lundi 26 octobre 2009

FIAC 2009 : "L'INSOUTENABLE LÉGÈRETÉ" DU LUXE

©FDM, 2009

198 galeries exposent à Paris un échantillon du meilleur de leur production. La qualité est au rendez-vous et sous les verrières du Grand Palais, on a tout loisir d'admirer les Maisons fantômes de Rachel Whitehead, poupées de laine de Louise Bourgeois, installations d'Annette Messager et Christian Boltanski, les toiles cotonneuses de Manzoni, œuvres au noir de Soulages et les étonnantes sculptures hyperréalistes de Duane Hanson. Son effigie d'adolescent est surprenante à plus d'un titre. Exposée sur le stand d'Emmanuel Perrotin, la réduction d'échelle (naturelle) du personnage l'apparenterait presque à un Maurizio Cattelan.

Le plaisir esthétique est donc bien au rendez-vous. Y compris dans le stand de prestige réservé à quelques œuvres de prix et de poids : Picasso, Bacon, Brancusi, etc.

Le sentiment d'ensemble qui se dégage de cette Fiac s'avère, pour le reste, représentatif d'une grande partie de l'art produit ces toutes dernières années : un art de plus en plus léger. Très people et très "mode". Un art du paraître. Fait pour ne pas choquer, ne pas heurter. Ou juste ce qu'il faut ! Juste ce qui "convient".

Cet art est coloré, amusant, parfois comique ou dérisoire. Il s'agit souvent d'œuvres dont on saisit d'emblée quelle place elles peuvent trouver au sein d'intérieurs très design et eux aussi très "mode".

Cet art-là est, par rapport à la violence et aux actuels enjeux de notre société, de plus en plus décalé. Disjoint. Il ne se réfère qu'à l'écume de la réalité.

Sur le trottoir ce matin, près de l'Opéra de Paris, un SDF, un de ceux qu'autrefois on appelait un clochard, avait étalé sur le pavé mouillé des coupelles fabriquées à l'aide de canettes de soda métalliques. Colorés, dérisoires, et en un certain sens très "mode", ces objets auraient pu figurer sur certains stands de la Fiac.

Mais la relation était ici inversée. C'étaient ces pacotilles sur le trottoir, ces rebuts de la société de consommation, qui me renvoyaient comme un curieux reflet de l'actuel monde de l'art.

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