lundi 23 septembre 2013

MUTSUMI TSUDA / MÉMOIRES D'HIROSHIMA.

Divergences. D'Hiroshima à Los Alamos
(Editions Blusson)

Lorsque j'ai rencontré Mutsumi Tsuda au Japon, elle venait (en 2001) de réaliser une installation confrontant une photographie de son grand-père (en grand uniforme : il fut chef de la police durant la deuxième guerre mondiale) et une autre photographie de Robert Oppenheimer qui construisit la première bombe atomique opérationnelle. Celle qui fut larguée en 1945, successivement sur Hiroshima et sur Nagasaki.

Des Musées - aux Etat-Unis et au Japon - perpétuent la mémoire de ce qui fut la première catastrophe atomique. Ces mémoires sont comme le positif et le négatif l'une de l'autre. Les Musées américains proposèrent aux visiteurs des porte-clefs à l'effigie des deux bombes (Little Boy et Fat man) et de l'avion (Enola gay) qui les larguèrent sur la terre japonaise. Un timbre commémoratif fut même édité qui suscita aussitôt une plainte du gouvernement japonais.

Au Japon, ce que l'on trouve (comme au cœur du Mémorial d'Hiroshima), ce sont des cendres et des fleurs. Le 6 août - jour du souvenir "d'Hiroshima" -, les fleurs arrivent par milliers. On lâche des pigeons et l'on brûle ces oiseaux de papier plié (orizuru) que l'on offre ordinairement aux morts.

Une simple manipulation informatique a permis à Mutsumi Tsuda de transformer le regard d'Oppenheimer : partant d'une photographie dans laquelle les yeux de celui-ci sont dirigés de biais, elle a dévié la direction de ce regard qui - désormais - nous fait face.

Divergences. D'Hiroshima à Los Alamos

Art Break - Mutsumi Tsuda

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